IA, génétique, 5G, nucléaire : les pseudo » bien pensants » ne doivent pas être un frein au progrès
Introduction
Le rythme s’accélère chaque jour un peu plus : que ce soit dans les médias « traditionnels » ou sur internet : clonage, génétique, nanotechnologie, véhicules autonomes ou intelligence artificielle, il ne se passe pas un jour sans entendre de nouvelles manifestations de colère ou de peur à l’égard du progrès scientifique !
Le plus souvent, des groupuscules religieux ou des associations technophobes, sans aucune légitimité s’expriment au nom du « peuple » et d’une prétendue «  éthique » dont ils seraient les seuls à être garants, n’hésitant pas à surfer sur la peur maladive du changement, afin de convaincre un maximum de personnes, que l’IA ou une autre technologie, va, au mieux détruire leur emploi, et au pire, toute l’humanité… Leur arguments reposent le plus souvent sur la déresponsabilisation de l’individu qui devrait selon eux s’effacer au profit de la société de la bien-pensance et du « bien commun ».
Ils sont prompts à saisir le moindre événement leur permettant de justifier les soi-disant impacts négatifs de la technologie sur l’humanité ou encore en à avancer des arguments aussi incontestables que : » l’homme ne doit pas se prendre pour Dieu « .
Le plus souvent, l’argumentaire développé par ces pseudo «  bien pensants « , s’appuie soit sur la méthode conspirationniste, où l’absence de preuve se substitue à la preuve ; soit sur des prises de positions de personnalités scientifiques ou influentes, souvent sorties de leur contexte.
La plupart du temps, ces manifestations ne reposent sur aucun argument ni aucune preuve scientifique : c’est plus souvent la superstition, la religion, une peur incontrôlable de l’inconnu ou l’ignorance qui motivent ces actes et ces paroles, bien davantage que l’éthique ou qu’un quelconque » bon sens » qu’ils ne savent par ailleurs pas non plus définir. Ainsi, dans leur vision du monde, l’état tout puissant doit mettre en place une régulation massive afin de contrôler aussi bien les sociétés privées que les produits, les prix, les choix des consommateurs et j’en passe…
De la même manière que certains sont capables de défendre la « burka » comme étant une liberté supplémentaire pour la femme de choisir à qui elle se dévoile, ils souhaiteraient voir disparaître des plateformes tel qu’Amazon ou Netflix sous prétexte que leur approche ne leur convient pas et ne serait pas « bonne » pour vous et vous détourneraient de vos « vrais » choix naturels.
Pourtant, alors que l’espèce humaine consomme actuellement plus de ressources naturelles que ce que la terre peut lui fournir, que peut-on imaginer d’autre que le progrès scientifique pour résoudre les grands défis du futur et les vraies menaces de l’extinction de l’espèce humaine ?
L’origine du problème : l’interprétation catastrophiste des médias
Des qu’un scientifique ou une personnalité connue s’exprime sur le sujet, cela fait la une des journaux en mode « catastrophisme »Â : Elon Musk s’inquiéterait des avancées non contrôlées dans le domaine de l’Intelligence Artificielle et demanderait sa régulation, alors que Stephen Hawking aurait, d’après les titres de nombreux journaux, annoncé la fin de l’humanité pour » bientôt « . Au cours de l’interview qui est souvent reprise, il aurait notamment évoqué de nombreuses menaces potentielles : robots tueurs dotés d’une intelligence artificielle, réchauffement climatique, virus issus de manipulations génétiques ou encore attaque extra-terrestre.
Avant de s’affoler, il convient avant tout de replacer dans leur contexte l’ensemble de ces déclarations pour y voir un peu plus clair :
Quand Stephen Hawking annonce la fin de l’humanité pour » bientôt « , il convient de lire sa déclaration jusqu’au bout pour comprendre que les scientifiques, et notamment ceux qui étudient le cosmos, ont un référentiel temporel très différent de ceux qui reprennent leurs propos. Les propos d’Hawking étaient plus précisément « Je ne pense pas que nous survivrons 1000 ans de plus si nous ne nous échappons pas de notre fragile planète « , annonçant plus loin qu’il » faut continuer à aller dans l’espace pour le futur de l’humanité » afin de trouver de nouvelles planètes à coloniser.
Lu comme cela nous ne sommes plus du tout dans le plaidoyer anti-science auquel certains voudraient nous faire croire, mais au contraire vers une prise de position qui nous indique que la science est vue par ce dernier comme la seule solution envisageable pour la survie de l’espèce humaine, au travers ici, de la colonisation de l’espace, un point de vue que partage par ailleurs Elon Musk, qui souhaite coloniser Mars.
Revenons maintenant sur les propos d’Elon Musk qui indique que l’IA (L’intelligence Artificielle, même si on fait davantage référence ici à l’émergence d’une conscience artificielle qu’aux procédés d’intelligence artificielle maintenant maîtrisés depuis des années et par ailleurs utilisés dans les voitures Tesla qu’Elon Musk fabrique) représenterait un risque majeur pour notre civilisation.
Et bien oui, évidemment, Elon Musk a raison ! ***Mais*** on se rends rapidement compte en l’écoutant qu’il ne parle pas vraiment d’Intelligence Artificielle (IA) telle que nous l’utilisons aujourd’hui, mais plutôt de l’émergence d’une véritable conscience artificielle : et en effet cette dernière représente bel et bien un risque pour notre civilisation ***telle que nous la connaissons*** de même que toute autre technologie susceptible de créer un point de singularité technologique.
Je fais une petite parenthèse sur le sujet : un point de singularité technologique est une avancée technologique suffisamment importante pour provoquer un emballement de la croissance technologique capable d’induire de profonds changements imprévisibles sur la société humaine. Plusieurs scénarios sont susceptibles de mener à un point de singularité : citons notamment la maîtrise de la technologie quantique, la fabrication du premier nanoconstructeur, le téléchargement de l’esprit humain dans un ordinateur, l’atteinte de l’immortalité, l’émergence d’une conscience artificielle, le voyage dans le temps, ou encore une rencontre avec une civilisation extra-terrestre avancée.
Chacun de ces changements, sous réserve de sa faisabilité scientifique, représente en effet un « risque » majeur pour notre civilisation ou plutôt pour notre civilisation telle que nous la connaissons. Il ne s’agit pas ici de la disparition de la civilisation mais de changements tellement importants qu’ils peuvent transformer l’humanité en profondeur d’une manière imprévisible. En effet, il ne faudrait pas oublier que notre civilisation a déjà connu plusieurs fois de tels bouleversements par le passé : la maîtrise du feu ou encore la découverte de électricité en font partie. Pourtant, aucune personne saine d’esprit ne souhaiterai revenir a une vie dépourvue de l’une de ces deux avancées.
Posez vous ces questions : regrettez vous vraiment les conditions et l’espérance de vie la préhistoire ou même du le moyen age ? Regrettez vous la découverte de l’électricité, de l’imprimerie, de la médecine moderne, du moteur à explosion ou d’Internet ? Dans le même temps : trouvez vous à ce point notre civilisation si parfaite aujourd’hui, qu’il faille la protéger à tout prix contre tous les changements ou les évolutions qui pourraient être amenés par le progrès ?
Faut t’il absolument s’opposer au progrès technologique et accepter cette « dictature verte » que nous promettent certains pour sauver l’humanité ? Et bien ma réponse est : non ! Le changement, l’évolution : il ne faut pas en avoir peur, il faut les souhaiter ! Tout au long de son histoire, c’est toujours dans les périodes de grands changements, face aux plus grands défis, que l’humanité a été capable de donner le meilleur d’elle même et de se surpasser. C’est d’ailleurs l’une des raisons de ma passion pour les sciences et plus particulièrement la conquête de l’espace : elle nous pousse dans nos derniers retranchements de manière et nous fait donner le meilleur dont nous sommes capables.
N’oublions pas qu’aujourd’hui nous utilisons chaque jour de nombreuses technologies qui en leur temps, ont provoqué la même inquiétude que l’Intelligence Artificielle (IA) ou les nanotechnologies, et parfois pire encore. Certains redoutent que les gens les plus intelligents prennent l’ascendant sur les autres et obtiennent tous les pouvoirs. Ma réponse est qu’au cours de son histoire, jamais encore les plus intelligents n’ont détenus le pouvoir, et mème si l’intelligence ne donne pas la sagesse, je préfère et j’assume de voir les plus intelligents d’entre nous au sommet plutôt que les pires spécimens de notre espèce.
Au sujet de cette pseudo-éthique et cette régulation massive que certains voudraient nous imposer : savez vous ainsi qu’avant de faire exploser la première bombe nucléaire, de nombreux scientifiques pensaient que la réaction en chaîne qui s’en suivrait ne pourrait pas s’arrêter se propageant à toute l’atmosphère terrestre et réduisant en cendre notre monde ?
Il ne s’agit bien entendu pas ici de faire l’apologie de la bombe nucléaire : mais les technologies telles que la médecine nucléaire que nous utilisons massivement aujourd’hui, notamment dans l’imagerie médicale ou la radiothérapie auraient elles pu exister si on avait chargé un comité mondial de réguler les recherches sur la radioactivité à cause des risques de cette dernière ? (car la radioactivité est dangereuse par nature et pas seulement dans une bombe). Combien de poisons mortels sont à l’origine de nouveaux traitements ?
N’oublions jamais, que, par définition la régulation n’est appliquée que par ceux qui s’y soumettent : souhaite-t-on voir des pays beaucoup moins démocratiques que d’autres, prendre une avance technologique considérable au point de se retrouver nous-même rapidement dans une situation de retard économique et technologique, dont on devra ensuite payer les pots cassés ? Pense t’on sincèrement pouvoir lutter à armes égales avec la Chine et les USA en mettant en place des procédés tel que la RGPD qui ne permettrons pas aux IA développés en Europe ou par des Européens d’analyser des données auxquels nos adversaires économiques et technologiques auront accès ?
Combien aujourd’hui de morts dans nos hôpitaux ou dans les «  maisons de fin de vie » à cause de l’encadrement trop fermé des essais cliniques ? Il faut désormais 7 à 10 ans de R&D avant qu’un nouveau médicament arrive sur le marché : cet encadrement ne freine t’il pas au final les avancées médicales plus qu’il ne protège les patients ?
Si j’approuve totalement qu’il faille appliquer un principe de précaution important dans certains domaines tel que les vaccins ou encore les traitements de certaines pathologies, non létales à court terme, afin d’étudier les risques à moyen et long terme, pourquoi laisser mourir des milliers de personnes qui ont été déclarés » condamnées » et n’ont plus que quelques mois à vivre alors que des traitements fussent-t-ils expérimentaux existent et pourraient en sauver plusieurs ?
Certains répondent : «  les conséquences à long terme du traitement sur les patients « . Ma réponse est claire et simple : ON S’EN FOUT ! Les patients en phase terminale sont en train de mourir : c’est une question de jours ou de mois : laissez les donc libres de choisir de prendre des risques pour vivre et faire avancer la science, plutôt que de les condamner par défaut !
A ceux qui avancent que le progrès fait augmenter les inégalités : la encore, il faut aller a l’encontre du sentiment de jalousie naturelle qui semble tirailler beaucoup trop de personnes de l’intérieur et s’en tenir aux faits : en 1987, alors que nous étions 5 milliards d’individus, il y avait 1.7 milliards d’ultra-pauvres (c’est a dire de gens ne pouvant pas se nourrir correctement) pour 140 milliardaires. En 2015, nous sommes passes de 1.7 milliards d’ultra-pauvres a 700 millions et a 1826 milliardaires alors que la population mondiale s’élevait alors a 7.3 milliards de personnes. Et oui, contrairement a ce que l’on peut s’imaginer avec la médiatisation massive de l’information : le monde va mieux aujourd’hui qu’hier. Bien entendu il rencontre des défis a relever, tel que le réchauffement climatique, mais ce n’est pas nouveau, cela ne fait finalement pas si longtemps que l’empoisonnement au plomb de notre atmosphère a failli avoir raison de notre espèce, et c’est le combat d’un homme, un scientifique, Clair Patterson, connu pour avoir mis au point la méthode de datation par l’uranium-plomb qui a finalement réussi a tout changer.
On pourrait m’opposer un facteur de confusion, et m’expliquer que rien n’indique que l’augmentation du nombre de riches soit a l’origine de la baisse du nombre de pauvres, mais dans tous les cas, cela démontre que le lien contraire n’existe pas. Bien sur les nouvelles avancées technologiques profitent en premier lieu a une élite qui est en mesure de l’acquérir : et c’est ensuite grâce a cette adoption que les procédés d’industrialisation sont ensuite développés et permettent a tout un chacun d’y accéder a leur tour. Cela vaut pour les technologies les plus avancées comme les plus banales tel que les écrans plats, Internet ou les téléphones portables.
Je n’ai pas honte de le dire : oui il faut une élite pour tirer l’humanité vers le haut. Si nous n’avons pas des milliardaires tel qu’Elon Musk ou Richard Branson pour démocratiser l’espace, révolutionner les transports ou la production d’énergie solaire, qui va le faire ? Les gilets jaunes ?
Revenons en à nos moutons, à savoir ces pseudo bien-pensants ou technophobes qui sont finalement a l’origine de ce billet : les plus modérés d’entre eux militent aujourd’hui pour la création de comités et autres organes de contrôle tout en oubliant l’histoire. Cette dernière nous montre en effet qu’en cas de survenue d’un incident majeur, lesdits organes sont alors rapidement pointés du doigts et s’exposent à des risques importants. C’est ainsi qu’au final, le choix de la sécurité (la leur) devient alors après quelques mois d’exercice la seule option possible, de la même manière (c’est à dire permanente) que l’on nous abreuve d’alertes tempêtes parce qu’un jour l’alerte n’a pas été donnée car le risque était jugé trop faible, et que la tempête s’est tout de même abattue : dans le domaine de la prévention, les médias n’épargnent personne, surtout pas les scientifiques !
Enfin, n’oublions pas que, contrairement à ce l’on peut entendre prôner régulièrement par les anti-progressistes dans les médias, les technologies n’ont jamais été un moyen pour les puissants de dominer les faibles : l’histoire, notre histoire, montre au contraire que les avancées technologiques ont de tout temps été annonciatrices, suivies, ou accompagnées d’un vent de liberté et d’une baisse de la violence. Contrairement a ce qu’essaient de vous faire croire certains : la technologie est neutre : c’est la manière dont on choisit de l’utiliser, pour les plus manichéens d’entre vous qui en fera un outil « du bien ».. ou « du mal » .
Le progrès ne doit pas être arrêté sous de faux prétextes éthiques : et c’est là le vrai danger pour notre civilisation : car par essence ce qui s’arrête de progresser fini en général par se scléroser. La stabilité a laquelle nous avons tendance a nous accrocher est nocive : le changement, l’évolution, c’est ce qui nous permet d’avancer, de nous surpasser, et de devenir meilleur.
Conclusion
Aujourd’hui, il est nécessaire pour chacun d’entre nous de prendre ses responsabilités. Même si vous pensez que » c’était mieux avant « , regarder derrière vous ne vous apportera pas le réconfort, seulement des regrets : il est trop tard pour faire marche arrière : nous consommons trop de ressources pour notre petite planète, et la seule chose susceptible de sauver notre espèce, c’est le progrès technologique et scientifique. C’est la science qui peut nous permettre de lutter efficacement contre la pollution, la déforestation ou encore la maladie, c’est la science qui peut sauver notre espèce de l’extinction à laquelle quasiment toutes les espèces sont programmées dès leur apparition.
Lorsque certains nous expliquent que la voiture électrique serait plus polluante selon l’endroit ou elle est utilisée sous prétexte que dans telle zone on utilise des centrales a charbon pour produire de électricité est ridicule : le problème n’est pas la voiture électrique dans ce cas mais bel et bien la centrale a charbon ! Les mêmes nous expliquaient il y a quelques années qu’il ne fallait pas développer le solaire car le coût énergétique de production d’un panneau solaire ne sera jamais produit par ce dernier durant toute sa vie : c’est pourtant cette volonté qu’on eu les fabricants de continuer ce développement qui a permis de créer des panneaux de plus en plus performants et efficace, jusqu’à faire du solaire une source énergétique alternative fiable aujourd’hui. Bien entendu il y aura toujours quelqu’un pour trouver un exemple unique, une défaillance, un problème. Ce n’est pas propre a la technologie : il y a chaque année en France par exemple, des milliers de morsures de chiens aux conséquences parfois désastreuses. pourtant, personne ne pense pour autant a éliminer toute la race canine du territoire !
Au contraire, de certains courants de pensée pessimistes, je reste convaincu que les technologies modernes telles que l’ingénierie génétique, la technologie de l’information, la médecine pharmaceutique, l’anticipation des capacités futures dont la nanotechnologie, l’intelligence artificielle, le téléchargement des données du cerveau dans un ordinateur ou/et vice-versa, ou encore la colonisation de l’espace sont annonciatrices d’un brillant avenir pour l’espèce humaine qui deviendra peut être, interplanétaire demain, interstellaire après-demain, et peut être intergalactique un peu plus tard encore…
Pour planifier l’avenir, il ne suffit pas de faire des projections sur la base des chiffres d’aujourd’hui : il est impératif de tenir compte des progrès technologiques spectaculaires qui peuvent se produire : c’est ainsi qu’au fil des années, la date à laquelle nous n’aurions plus de pétrole a été sans arrêt repoussée en même temps que les technologies s’amélioraient en permettant d’en consommer toujours moins.
Il serait en effet catastrophique que les avantages potentiels que nous promettent l’avenir ne se matérialisent pas à cause de la techno-phobie ou de prohibitions inutiles. N’oublions pas que si, par le passé, l’homme s’était arrêté devant ce type de frayeurs, les inventions comme l’écriture, l’imprimerie, l’électricité, l’industrialisation, la médecine moderne ou encore internet, n’auraient jamais vu le jour.
Le monde est ainsi fait que la voix de la contestation est souvent celle qui se fait le plus entendre, alors qu’au fond, elle est rarement celle qui est majoritaire. La majorité silencieuse par définition, elle se tait. Il est peut être temps que cela change, et de commencer à faire entendre une autre voix : une voix tournée vers l’avenir : une voix pour défendre une voie dans laquelle l’espèce humaine peut se transcender et donner le meilleur d’elle-même… si elle cesse d’avoir peur, et qu’elle s’y engage !
Christophe Casalegno
​Vous pouvez me suivre sur : Twitter | Facebook | Linkedin | Telegram | Youtube
Laisser un commentaire