IT: les choix technologiques sont également une question d’affinités et de vision.
Les Choix Technologiques au-delà de la Tech
Les » affrontements » dans le monde de la Tech au sujet d’un choix technologique ne datent pas d’aujourd’hui : je les ai connus toute ma vie, et, ils ont sans l’ombre d’un doute précédé ma naissance.
Je pense avoir eu une chance extraordinaire d’être né dans une période qui m’a permis de connaître cette époque, où se construisait l’informatique grand public de demain et où les plateformes étaient légion, offrant une variété de choix incroyables aux nouveaux utilisateurs.
Malgré les quatre décennies précédentes, qui sont passées beaucoup trop rapidement à mon goût, il reste pourtant des fondements qui ne changent pas.
Lorsque nous sommes confrontés à des choix technologiques, il existe de nombreuses variables qui permettent d’orienter la pertinence de nos choix.
La méthode la plus classique d’une analyse technique consiste à classer chaque élément du cahier des charges selon son degré d’importance, puis à effectuer un tableau comparatif des différentes solutions possibles.
Une fois un podium sélectionné, et à moins (chose rare) que se détache un unique grand gagnant, une post analyse est effectuée, avec une méthode telle que SWOT (Forces, faiblesses, opportunités et menaces) ou équivalent, afin de déterminer le choix le plus avisé pour le projet.
Voici la théorie… Dans la pratique, et de plus en plus, un choix a été déterminé par le responsable du projet, pour de bonnes ou de mauvaises raisons (rétrocommission, incompétence, etc.), et on essaie alors de faire matcher le projet avec la solution choisie.
Le domaine de la Tech dans lequel cette situation produit les pires résultats est celui de la cybersécurité : faire un choix technologique alors même que la politique de sécurité correspondante n’a pas été écrite… est une forme de suicide sécuritaire de l’information, mais c’est un autre sujet que j’aurai probablement l’occasion d’aborder dans un prochain post.
Cependant, il existe une autre très bonne raison de faire un choix technologique plutôt qu’un autre : c’est celui de la vision. En effet, il ne faut pas oublier que chaque fois que vous faites un choix, vous participez à l’échelle microscopique à quelque chose de bien plus grand : l’écriture d’une partie de l’avenir.
Lorsque vous faites le choix, qu’il soit ou non cornélien : d’un logiciel libre ou d’un logiciel propriétaire, d’une solution SaaS ou d’une implémentation « on premise », d’utiliser des VMs ou des containers ; Gnome ou KDE, Windows, Linux, MACOS ou BSD ; VMWare, Nutanix ou Proxmox ; ou encore Visual studio, Sublime Text, emacs ou vim : c’est indirectement user d’un droit de vote pour dessiner le monde technologique de demain.
Ce choix n’est pas permis partout et à chacun, tout du moins dans le milieu professionnel. En effet, en fonction de votre situation et de vos prérogatives, vous n’aurez pas toujours cette liberté de choix, ou encore cette dernière restera partielle.
Il existe cependant une catégorie d’individus qui échappent totalement à cette prérogative : il s’agit des entrepreneurs. En tant qu’entrepreneur, vous êtes le capitaine à bord du bateau, et, vous êtes libre de choisir (à vos risques et périls), à quoi vous souhaitez que ressemble la Tech de demain.
Lorsque j’ai créé ma première entreprise, Digital Network, en 1999, j’ai fait le choix de ne pas utiliser le moindre logiciel propriétaire dans mon activité.
À cette époque, les logiciels libres étaient très loin d’avoir atteint la maturité d’aujourd’hui, ce choix était mécaniquement handicapant pour faire du business, pour de multiples raisons (mauvaise « presse » auprès des clients, incapacité à lire correctement certains documents communiqués avec le client ou à produire tel ou tel format, etc.).
J’ai fait ce choix, car j’avais envie d’un monde avec une plus grande présence de logiciels libres. J’ai fait le choix de GNU/Linux plutôt que BSD (bien que j’aie construit quelques produits et services dessus), car la licence GPL était une meilleure représentation des valeurs que je souhaitais promouvoir.
Il y a huit ans, lorsque j’ai créé ScalarX, je l’ai également fait avec une vision de ce que je voulais que devienne le monde de demain, et c’est un sujet dont je vous parlerai ultérieurement.
Alors, bien entendu, en tant qu’entrepreneur, mon objectif numéro 1 est de répondre aux besoins de mes clients. Mais, l’un n’empêche pas l’autre. Lorsqu’un lead ou un client me soumet un projet qui va dans une direction technique que je ne désire ni promouvoir, ni utiliser : je lui recommande la société ou les acteurs que je pense être les meilleurs dans cette approche.
En conclusion, lorsque vous êtes en position de faire un choix : même si la priorité doit être l’adéquation au besoin, il est important de tenir compte la vision : celle de l’entreprise ou la vôtre, en fonction de votre situation.
À quoi voulez-vous que ressemble l’univers de la Tech de demain ? Préférez-vous que toute l’infrastructure soit concentrée au sein de trois mégacorporations ou quelque chose de plus décentralisé ?
Souhaitez-vous un système d’exploitation unique et que tout le monde utilise le même, ou quelque chose de plus chaotique, qui laisse une plus grande place à la liberté et à l’innovation ?
Avez-vous envie d’être le propriétaire de vos données personnelles et de votre ADN, ou de laisser l’ɉtat et les institutions décider de ce que vous pouvez en faire ?
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